Une variante des roues à pales droites a son alimentation à la partie inférieure de la roue par un chêneau ouvert. Dans ce cas l'eau agit par la vitesse acquise par la forte pente donnée au chêneau, elle n'est pas sous pression comme c'est le cas dans la roue catalane, mais son effet est assez violent. Le but poursuivi était l'accroissement de vitesse de rotation. Les dessins manquent hélas dans les archives de Savoie pour connaître les détails de leur construction... C'est le moteur typique des forges "à la catalane" et des forges bergamasques : une roue à pales droites fichées dans un moyeu, généralement fait de bois fretté de fer, mais on en trouve avec des moyeux de pierre dans le nord de l'Italie, ou en fonte dans le sud-ouest de la France. |
Roues de forge bergamasque en Savoie |
"à la bergamasque"
Les ingénieurs
hydrauliciens du XVIIIe siècle parlent du choc de l'eau, et des
pertes conséquentes... Sans parler déjà de turbine
ça n'est pas sans rappeler (de loin) une roue Pelton. Par analogie
aux turbines on peut dire que ces roues tournant sous le choc
de l'eau sont des roues à action ou à impulsion. C'est la
même roue que le rouet horizontal dit "nordique" ou "norois"
des moulins rustiques de certaines régions (comme celles qu'on trouvait
dans la Vallée des Belleville en Savoie), mais avec une autre configuration,
avec un axe qui de vertical devient horizontal.
Extraits "...
Dans les usines à fer de Savoie...les martinets sont entrainés
par une roue en bois pleine de 1m50 de diamètre, portant 16 palettes
de 0,30 x 0,30, un canal de même largeur et presque vertical l'alimente.
Ces roues tournent très vite et s'arrêtent court lorsqu'on
abaisse la vanne, avantage que n'ont pas les roues à augets pourtant
préférables par ailleurs pour leur rendement..."
~~~~ "...Affinage de
la gueuse. Le creuset des fourneaux d'affinage est doublé de
plaques de fonte : c'est un quadrilatère dont les cotés varient
de 60 à 70 centimètres, et dont la profondeur est de 55.
Le vent est ici fourni par des trompes aussi bien que dans les fonderies
; la tuyère est placée presque horizontalement vers le haut
du creuset, et déborde dans l'intérieur de 15 centimètres.
Le gros marteau est en fer aciéré à la panne; il ne
pèse que 12 myriagrammes ; son manche, long de 3 mètres,
est suspendu au tiers de sa longueur sur des tourillons. Il est soulevé
par quatre morceaux de fer implantés dans un arbre horizontal, et
qui viennent successivement appuyer sur sa queue. Cet arbre porte à
une de ses extrémités une roue en bois pleine, ayant un mètre
et demi seulement de diamètre, sur la circonférence de laquelle
sont implantées seize palettes plates, de 30 centimètres
de coté. L'eau motrice est amenée sur les palettes par un
canal de même largeur qu'elles, et presque vertical. Ces roues tournent
très vite, et s'arrêtent tout court lorsqu'on baisse la vanne..."
C'est
une roue à palettes "à grande vitesse", se mouvant
dans un coursier courbe, ou réatier. Son rendement
n'excédait guère les 40%, mais comme les maîtres de
forge choisissaient des rivières à fort débit
pour leurs usines ce n'était pas d'une grande gêne ...
Ce qui leur importait c'était surtout d'augmenter la vitesse d'arbre
du martinet pour obtenir de plus grandes cadences de frappe, et plus d'énergie
avec des marteaux plus lourds. Peu importe les moyens et la gabegie d'eau
car on en avait à revendre.
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Roue à trompe,L'alimentation en eau est faite sous pression : Terminant le canal d'amenée, une bâche ou huche, construite en bois avec des renforts ou en tôle de fer, met en charge, de la hauteur de la chute d'eau, une trompe (buse en forme de pyramide allongée) : c'est la cannelle, qui se termine par l'ajutage : pincement ou resserrement du conduit produisant un jet puissant au plus près des pales. Une vanne actionnée à distance permet à l'aide-forgeron d'ouvrir le passage à l'eau qui va être violemment projetée à la partie inférieure de la roue et la faire tourner. Dans une autre version l'eau est projetée sur le quart supérieur de la roue et non sur le quart inférieur. Le sens de rotation est alors l'inverse des précédentes. |
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