Extraits de : Raoul DE DROUIN DE BOUVILLE. Pêche fluviale en France - Principaux engins et modes de pêche autorisés ou interdits. Paris, Imprimerie Nationale, 1900.
...
- TOURNIQUET , Baro, Vire-Blanchard, Vire-Soulet :
Le tourniquet , souvent
confondu avec la sartan double, est absolument le même engin,
mais mis en mouvement par l'action de l'eau. L'arbre porte, à
cet effet, une ou deux paires de palettes généralement intercalées
entre les caisses, qui, sous l'impulsion du courant, le font tourner sur
ses coussinets.
De plus, comme sur les baros
des Basses-Pyrénées, les filets sont ouverts du coté
de l'axe où ils se terminent souvent par une manche étroite.
Quand ils parviennent à une certaine hauteur, le poisson enlevé
pendant la période d'immersion est déversé à
l'entrée d'un couloir incliné qui le conduit dans le bateau.
Tout se passe donc automatiquement ; le pêcheur n'a qu'à regarder
aloses et lamproies s'accumuler dans son barcot. Aussi le tourniquet a-t-il
été jugé trop destructeur et depuis plusieurs années
a cessé presque complètement d'être employé
; la plupart sont aujourd'hui transformés en sartant doubles.
- VIRE-BLANCARD ou VIRE-BLANCHARD, VIRE-SOULET :
Les pêcheurs du Rhône
employaient le terme de vire-blanchard , il y a quelques années,
pour désigner le tourniquet .
Ce dernier engin ayant peu à peu cessé d'être employé,
son ancien surnom s'applique aujourd'hui à la sartan double.
Tourniquet sur le Rhône,
aux environs de Bourg-Saint-Andéol (Ardèche)
Autre extrait : d'un article de Ibrahima BAO, Les transformations techniques de la pêche professionnelle aux engins et aux filets dans le bassin Rhône-Saône-Méditerranée. Le Monde Alpin et Rhodanien, N° 1-3/1999, pp. 105-125.
... Le baro, vire vire, ou vire volant :
C'est une pêcherie fixe
fonctionnant uniquement sous l'action du courant et destinée à
la capture des espèces amphihalines (surtout les aloses). Le courant
entraîne des pales servant de pièges pour les poissons. cette
pêche est encore autorisée par la réglementation
dans le basin R-S-M, mais n'est plus utilisée depuis les années
1960. Son abandon est dû non seulement à la disparition des
lamproies et à la raréfaction des aloses mais aussi à
l'envasement des cours d'eau, la survie d'une technique dépendant
de son bon rendement....
| Ah ! Je vous ai enfin trouvé
ces fameuses "roues de pêche",
et sur Internet ! Il s'agit plutôt de leurs
modernes descendantes américaines, les "fishwheels".
Voir ces sites :
|
On s'est éloigné
quelque peu des roues des forges et des moulins... Mais je peux rapporter
ici l'utilisation faite du terme "roue de pêche" dans les comptes
d'une taillanderie de la Vallée de la Fure (Isère) et de
la bouche d'un des parents des maîtres de forge. Mais ce dernier
ne sut pas l'expliquer.
En conclusion :
Dans une zone limitée
à une partie du Massif Central et du Sud-Est on utilisait le terme
"roue de pêche" dans le jargon des forges, mais aussi cela
n'était qu'un terme vague et fourre-tout pour désigner une
roue de moulin de quelque type qu'elle soit. En simplifiant à l'extrême
et en étant ni exigeant ni curieux on pourra trouver des ressemblances
entre n'importe quelle roue de moulin et l'engin de pêche ...Alors
chacun reste libre d'y voir la signification qui lui plait parmi toutes
celles que l'on m'a proposées.
(dernière mise à jour : 01/03/2001)
